Militaires français - Maréchaux d'Empire Napoléonien

 

Pour accéder à la page voulue, cliquer sur le nom du chapitrePour agrandir la capsule, cliquer dessus


Maréchaux d'Empire

Contrairement à la croyance populaire, le titre de maréchal est un titre civil et non militaire. Il donne à ses titulaires le cinquième rang dans la hiérarchie impériale derrière l'Empereur et l'Impératrice, la famille impériale, les grands dignitaires et les ministres.

 

Le nombre des maréchaux en activité ne doit théoriquement pas dépasser seize. La règle sera toujours respectée et les nominations interviendront au gré des décès et abandons de titre !!!

Au total, Napoléon élèvera 26 militaires à la dignité de maréchal dont 7 périrent au comba !!!


Les 26 Maréchaux d'Empire


Charles Pierre François Augereau, né le 21 octobre 1757 à Paris et mort le 12 juin 1816 à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne), est un général français puis maréchal d'Empire et duc de Castiglione.

Augereau est issu d'une famille modeste et ne reçoit qu'une éducation très sommaire.

Il se couvre de gloire à Castiglione le 5 août 1796.

Seul, en conseil de guerre, à préconiser l'attaque, ses manœuvres et sa valeur sont pour beaucoup dans l'éclatant succès remporté par l'armée d'Italie et son général en chef Bonaparte.

Augereau déçoit Napoléon par son attitude aussi bien au combat qu'envers la personne de l'Empereur. À Sainte-Hélène, ce dernier lui reproche particulièrement son comportement pendant la campagne de France où, commandant de l'armée de Lyon, le maréchal ne réussit pas à battre les troupes autrichiennes qui lui sont opposées et s'attire plus tard ce sévère jugement de l'empereur : 

« Depuis longtemps, chez lui, le maréchal n’était plus le soldat ; son courage, ses vertus premières, l’avaient élevé très haut hors de la foule : les honneurs, les dignités, la fortune, l’y avaient replongé. Le vainqueur de Castiglione eût pu laisser un nom cher à la France ; mais elle réprouvera la mémoire du défectionnaire de Lyon. »


Jean-Baptiste Jules Bernadotte, né le 26 janvier 1763 à Pau et mort le 8 mars 1844 à Stockholm, est un militaire français devenu roi de Suède en 1818 après avoir été choisi en 1810 par le Parlement suédois comme héritier et régent du roi Charles XIII. Il fut roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean et roi de Norvège sous le nom de Charles III Jean de 1818 jusqu'à sa mort.

 

Bernadotte s'engagea dans l'armée française en 1780 et connut un avancement rapide sous la Révolution française, atteignant le grade de général en 1794 après avoir longtemps végété dans des fonctions subalternes. Ses relations avec Napoléon Bonaparte furent houleuses, mais les deux hommes se réconcilièrent en 1804 et Bernadotte fut élevé à la dignité de maréchal d'Empire.

Il participa aux campagnes napoléoniennes mais son inaction le jour de la bataille d'Auerstaedt en 1806 et le mauvais comportement de ses troupes à celle de Wagram en 1809 lui attirèrent les critiques de l'Empereur.

En 1810, il fut choisi par le Parlement suédois comme héritier du roi Charles XIII, vieux, malade et sans enfants, prenant alors le nom de Charles Jean et le titre de régent du royaume. Alors que sa nomination laissait entrevoir une amélioration des relations entre la France et la Suède ainsi que la possibilité pour cette dernière de recouvrer la Finlande, le nouveau prince héritier conduisit la politique étrangère suédoise dans une direction totalement opposée en s'alliant avec la Russie et le Royaume-Uni contre l'Empire français.

Il accepta d'entrer dans la Sixième Coalition contre Napoléon en 1813, prenant personnellement la tête de l'armée du Nord, et obtint en contrepartie que la Norvège fût cédée à la Suède. Cette revendication fut satisfaite par le traité de Kiel de 1814, ratifié quelques mois après la victoire des Alliés à la bataille de Leipzig. Les Norvégiens s'étant rebellés contre la domination suédoise, Charles Jean mena une brève campagne militaire qui se solda par la convention de Moss et l'entrée de la Norvège dans une union personnelle avec la Suède.


Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel et Valangin, prince de Wagram, né le 20 novembre 1753 à Versailles et mort le 1er juin 1815 à Bamberg, est un général français puis maréchal d’Empire.

Né de parents tous deux au service du roi, il devient ingénieur-géographe comme son père et participe à la guerre d'indépendance américaine.

Colonel en 1778, il passe dans la Garde nationale puis remplit les fonctions de chef d'état-major sous divers généraux, le plus notable étant Napoléon Bonaparte. Berthier participe sous ses ordres aux campagnes d'Italie puis d'Égypte et soutient le coup d'État du 18 Brumaire. Lors de l'instauration du régime impérial en 1804, Napoléon l'élève à la dignité de maréchal d'Empire puis le fait prince souverain de Neuchâtel et Valangin en 1806.

En qualité de major général de la Grande Armée — l'équivalent de la fonction de chef d'état-major —, Berthier participe à toutes les campagnes de l'Empire : il s'y révèle comme un officier de talent, doté d'une grande capacité de travail et d'une compréhension intuitive des intentions de l'Empereur, dont il est l'un des principaux collaborateurs. Il n'exerce toutefois que rarement un commandement sur le champ de bataille, où il se montre piètre stratège, comme au début de la campagne d'Autriche en 1809. Fait prince de Wagram et colonel général des Suisses la même année, il reste aux côtés de l'Empereur jusqu'à l'abdication de ce dernier en 1814. Il se rallie alors à Louis XVIII qui le fait pair de France. Rentré dans sa famille à Bamberg, il y meurt défenestré, dans des circonstances mal éclaircies, le 1er juin 1815.

Sa mort, survenue peu avant la bataille de Waterloo, affecte Napoléon qui dira de lui : « Nul autre n'eût pu le remplacer »


Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, né le 6 août 1768 à Prayssac dans le Quercy et mort au combat le 1er mai 1813 à Weißenfels, dans le royaume de Saxe, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par  Napoléon en 1804.

Issu de la petite bourgeoisie, il commence sa carrière militaire sous la Révolution française et est promu capitaine au sein du 22e régiment de chasseurs à cheval. Il est remarqué pendant la campagne d'Italie par le général Napoléon Bonaparte qui le nomme commandant du corps des guides à cheval. Bessières participe en cette qualité à la campagne d'Égypte jusqu'en 1799, avant d'être fait général sous le Consulat pour s'être distingué à la bataille de Marengo. Il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et prend la tête de la cavalerie de la Garde impériale.

Brillant officier de cavalerie, Bessières se distingue dans la plupart des grandes batailles des guerres napoléoniennes, notamment à Austerlitz, Eylau, Essling et Wagram. En 1808, il joue un rôle actif dans la guerre d'Espagne en remportant dès le début du conflit la victoire de Medina de Rioseco, dont les conséquences sont néanmoins éphémères. Son attitude trois ans plus tard à la bataille de Fuentes de Oñoro, où son soutien fait défaut à Masséna, prête à controverses. Il n'en participe pas moins à la campagne de Russie en 1812, au cours de laquelle il sauve Napoléon d'une attaque de cosaques, et reçoit le commandement de toute la cavalerie française au début de la campagne d'Allemagne. Le maréchal est toutefois mortellement blessé par un boulet le 1er mai 1813 à Rippach, près de Weißenfels, la veille de la bataille de Lützen.

Bessières était, selon Napoléon, « un officier de réserve plein de vigueur, mais prudent et circonspect ». Médiocre commandant en chef, il est en revanche un excellent général de cavalerie, courageux, capable d'initiatives et qui conduit souvent en personne les charges de ses cavaliers. La mort de cet homme cultivé, pieux et populaire au sein de la Garde est vivement ressentie par l'Empereur qui déclare à son sujet : « il a vécu comme Bayard, il est mort comme Turenne ».


Guillaume Marie-Anne Brune, né le 13 mars 1763 à Brive-la-Gaillardeet mort assassiné le 2 août 1815 en  Avignon, est un maréchal d'Empire.

 

Tenu à l'écart des hautes fonctions administratives et militaires par Napoléon Ier en raison de son républicanisme, il commande néanmoins les armées du camp de Boulogne en 1805, et est fait gouverneur des villes hanséatiques en 1806, puis pair de France et comte de l'Empire en 1815.

 

Le maréchal est assasiné par une troupe de royalistes excitée par négociant Soullier, un royaliste connu par sa violence et son irascibilité. Celui-ci accusant Brune d’avoir porté au bout d’une pique la tête de la princesse de Lamballe. Cette accusation est totalement mensongère. 

 

Il faudra attendre 1821 pour que ses assassins soient jugés et condamnés à mort par contumace.


Louis Nicolas d’Avout puis Davout, duc d'Auerstaedt, prince d'Eckmühl, né le 10 mai 1770 à Annoux en Bourgogne et mort le 1er juin 1823 à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1804.

Issu d'une famille de petite noblesse, Davout fait ses premières armes dans l'armée de l'Ancien Régime avant d'embrasser les idées révolutionnaires et de devenir dès 1791 chef de bataillon des volontaires de l'Yonne. Dès lors, son avancement est fulgurant : général de brigade en juillet 1793, il participe à la campagne d'Égypte sous les ordres de Napoléon Bonaparte avant d'être promu général de division en 1800. Il inaugure son nouveau commandement en prenant la tête de la cavalerie de l'armée d'Italie avec laquelle il se signale à Pozzolo. Le 19 mai 1804, Napoléon, devenu empereur, élève Davout à la dignité de maréchal d'Empire.

Davout joue un rôle majeur lors des guerres napoléoniennes, notamment à Austerlitz en 1805 et à Auerstaedt en 1806 où il met en déroute la principale armée prussienne.

Considéré comme le meilleur subordonné de Napoléon sur le plan tactique, Davout est le seul maréchal de l'Empire à être resté invaincu au cours de sa carrière militaire.

Passif sous la Première Restauration, le maréchal se rallie pendant les Cent-Jours à Napoléon Ier qui le nomme ministre de la Guerre. Après la défaite de Waterloo, il se retire dans ses terres de Savigny-sur-Orge.

D'un caractère difficile et exigeant envers ses officiers, il se montre particulièrement sévère sur l'entraînement et la discipline de ses troupes. Il est toutefois critiqué par l'Empereur à Sainte-Hélène qui déclare, amer : « Il a fini par trahir comme les autres quand il a vu ma cause en péril, et, quand il l'a vue perdue, il a voulu conserver ses honneurs et tout ce qu'il me devait de richesses et de grandeurs ; il m'a mal servi […] Vous ne connaissez pas les hommes, vous ne connaissez pas Davout comme moi ».


Laurent Gouvion, marquis de Saint-Cyr, souvent dit Gouvion-Saint-Cyr, né le 13 avril 1764 à Toul et mort le 17 mars 1830 à Hyères, est un maréchal d'Empire et homme politique français. 

Il s'intéresse et se spécialise tôt pour le dessin, mais la Révolution française ayant débuté, il s'engage dans l'armée en septembre 1792 et connaît une ascension fulgurante. Promu général de division en juin 1794, il combat les Autrichiens en Allemagne et en Italie sous les ordres des généraux Moreau et Jourdan.

Après avoir travaillé dans l'administration, il est nommé colonel général des cuirassiers en 1804. Commandant en chef du camp de Boulogne en 1806, il passe en Espagne où il remporte une série de victoires à la tête de l'armée de Catalogne. Il prend ensuite la tête du 6e corps de la Grande Armée pendant la campagne de Russie, où il obtient son bâton de maréchal pour sa victoire de Polotsk. Il sert lors de la campagne d'Allemagne et est fait prisonnier lors de la capitulation de Dresde (novembre 1813).

Revenu en France en juin 1814, il reste passif durant les Cent-Jours et devient ministre de la Marine et des Colonies puis de la Guerre sous la Restauration. Son passage au gouvernement est marqué par plusieurs réformes importantes comme la loi sur le recrutement. Militaire de talent, son caractère froid et taciturne lui vaut d'être surnommé par ses soldats « le hibou ».


Emmanuel de Grouchy, marquis de Grouchy, né le 23 octobre 17661 à Paris et mort le 29 mai 1847 à Saint-Étienne(Loire), est un général français de la Révolution et de l’Empire, maréchal d'Empire, comte de l'Empire, grand aigle de la Légion d'honneur, pair de France.

 

Il participe à la plupart des campagnes de Napoléon Ier et son nom est attaché à la dernière bataille de l'Empereur, à Waterloo, car la troupe qu'il commandait n'est pas arrivée à temps pour permettre de renverser le cours de la bataille.

 

Il s'exile ensuite six ans aux Etats-Unis et revient en France où les rois qui se succèdent le rétablissent progressivement dans ses droits.


Jean-Baptiste Jourdan, né le 29 avril 1762 à Limoges dans la Haute-Vienne et mort le 23 novembre 1833 à Paris, est un militaire français ayant accédé à la dignité de maréchal d'Empire.

Au moment où éclate la Révolution française, il adhère aux idées républicaines, ce qui lui permet d'obtenir le commandement d'un bataillon de volontaires. Jourdan devient un brillant général de la Révolution : il est vainqueur à Wattignies et surtout à la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794, événement qui sauve la France d'une invasion et qui lui vaut une popularité immédiate.

Parallèlement à ses activités militaires, il se montre actif en politique et fait voter en 1798 la loi Jourdan-Delbrel qui met en place la conscription.

Rallié à Napoléon Bonaparte, il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804.

Néanmoins, ses opinions politiques le desservent auprès de l'Empereur et les relations entre les deux hommes restent tendues. Le vainqueur de Fleurus est employé sur des théâtres d'opérations éloignés. Nommé major général de l'armée d'Espagne en 1808, il est présent à la bataille de Talavera en 1809, puis à celle de Vitoria en 1813, il est rendu responsable de cette défaite par Napoléon et tombe en disgrâce.

Après la chute de l'Empire, il mène une belle carrière au service des Bourbons et devient gouverneur des Invalides jusqu'à sa mort, en 1833.

Soldat sans génie militaire particulier, Jourdan se révèle en revanche un organisateur talentueux. Sous la Révolution, sa capacité à mettre rapidement sur le pied de guerre des armées dénuées de tout explique en grande partie ses succès. Conscient de ses lacunes, il n'en accepte pas moins à plusieurs reprises des postes à hautes responsabilités, et ce malgré un contexte défavorable qui le conduit souvent à l'échec.

À Sainte-Hélène, l'Empereur rend hommage à son ancien subordonné : « en voilà un que j'ai fort maltraité assurément. Rien de plus naturel sans doute que de penser qu'il eût dû m'en vouloir beaucoup. Eh bien, j'ai appris avec un vrai plaisir, qu'après ma chute, il est demeuré constamment bien. Il a montré là cette élévation d'âme qui honore et classe les gens. Du reste, c'est un vrai patriote ; c'est une réponse à bien des choses. »


François Étienne Christophe Kellermann (plus couramment appelé François Christophe Kellermann), né le 28 mai 1735 à Strasbourget mort le 13 septembre 1820 à Paris, est un militaire et homme politique français.

Issu de la noblesse, il commence sa carrière militaire en 1750 et atteint le grade de maréchal de camp (général de brigade) en 1788. Il adhère cependant aux idées de la Révolution et se trouve à la tête de l'armée de la Moselle lors de la bataille de Valmy (20 septembre 1792). En 1793, il échappe de peu à la Terreur, et est ensuite marginalisé sur le plan militaire.

Sous l'Empire, il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et entre au Sénat. En 1808, l'EmpereurNapoléon lui donne le titre de duc de Valmy en souvenir de sa victoire.

De 1804 à 1813, à cause de son grand âge, il ne commande plus que des armées de réserve ou des corps d'observation.

Il se rallie ensuite à Louis XVIII qui le fait grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur de Strasbourg et pair de France.

Au total, il a commandé l'armée française dans quarante-trois batailles ou combats.

À Sainte-Hélène, Napoléon dira du vieux maréchal : « Kellermann était brave soldat, extrêmement actif, avait beaucoup de bonnes qualités ; mais il était tout à fait privé de moyens nécessaires pour la direction d'une armée en chef. Il ne fit dans la conduite de cette guerre que des fautes [...]

 


Jean Lannes, 1er duc de Montebello, né le 10 avril 1769 à Lectoure (Occitanie) et mort le 31 mai 1809 sur l'île de Lobau, en Autriche, à la suite des blessures reçues à la bataille d'Essling, est un général français de la Révolution et de l'Empire, élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et inhumé au Panthéon en 1810.

Engagé volontaire en 1792, il fait ses premières armes sur le front pyrénéen, puis dans l'armée d'Italie où, général de brigade, il est remarqué par Bonaparte lors de la bataille du pont d'Arcole. Il participe ensuite à la campagne d'Égypte et est élevé au rang de général de division.

Lors de la seconde campagne d'Italie (1799-1800), il dirige l'avant-garde de l'armée française. Il remporte son plus grand succès à la bataille de Montebello le 9 juin 1800. Son intelligence et son aptitude au combat sont confirmées lors de la bataille de Marengo cinq jours plus tard.

En 1804, Napoléon l’élève à la dignité de maréchal d'Empire et lui donne le commandement du cinquième corps de l'armée des côtes de l'Océan. 

Il participe à la campagne d'Allemagne achevée à Austerlitz (décembre 1805) puis suit l'Empereur dans sa campagne de Prusse et de Pologne. Après la bataille d'Iéna, il pourchasse l'armée russe de Bennigsen, qu'il écrase à la bataille de Pułtusk. Il prend part à la bataille de Friedland où il combat encore en infériorité numérique. Le 15 juin 1808, il est fait duc de Montebello puis envoyé en Espagne où il remporte la bataille de Tudela, puis mène le second siège de Saragosse.

En 1809, il participe à la deuxième campagne d'Autriche, durant laquelle Vienne est de nouveau prise par les Français. Mais le 22 mai 1809, durant la bataille d’Essling, le maréchal Lannes, après avoir vu son ami le général Pouzet se faire tuer d'une balle perdue, est frappé à son tour par un boulet de trois livres qui le blesse gravement aux jambes. Malgré les tentatives des médecins, il meurt le 31 mai 1809, à l'âge de 40 ans.

Au cours de sa carrière, Lannes a démontré des qualités d'attaquant (Saragosse, Montebello), de chef d'avant-garde (Friedland, Aspern-Essling) ou de manœuvrier (Ulm, Iéna) qui en font, avec Davout, l'un des meilleurs commandants dont ait disposé Napoléon. Celui-ci dira de lui à Sainte-Hélène : « Lannes, le plus brave de tous les hommes […] était assurément un des hommes au monde sur lesquels je pouvais le plus compter […] L'esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage, il était devenu un géant […] ».


François Joseph Lefebvre, né le 25 octobre 1755 à Rouffach, en Alsace et mort le 4 septembre 1820 à Paris, est un général français, maréchal d'Empire.

Sa carrière débute peu avant la Révolution française pendant laquelle il combat au sein de l'armée du Rhin puis à celle de Sambre-et-Meuse, ce qui lui vaut d'être promu général de division.

Nommé maréchal d'Empire en 1804, il reçoit, le 2 février 1805, le Grand aigle de la Légion d'honneur. Son âge et sa parfaite connaissance des règlements d'infanterie en font un bon commandant d'arrière-garde, mais ses rudes manières et le comportement de sa femme, une ancienne cantinière, irritent l'Empereur lorsque le couple paraît à la cour. L'attitude de sa femme à Victorien Sardou, la fameuse pièce de théâtre, nommée d'après le sobriquet de sa femme "Madame Sans-Gêne".

Il est l'un des deux maréchaux honoraires — avec Kellermann — que l'Empereur emploie à des postes militaires, et le seul à commander un corps d'armée sur les champs de bataille de l'Empire.

Il est également le premier des maréchaux de Napoléon à obtenir un titre ducal pour une victoire militaire, celui de duc de Dantzig.

Fait pair de France par le roi à la Première Restauration, il se joint à Napoléon pendant les Cent-Jours.


Étienne (Jacques-Joseph-Alexandre) Macdonald, 1er duc de Tarente, né le 17 novembre 1765 à Sedan (Champagne) et mort le 25 septembre 1840 à Beaulieu-sur-Loire (Loiret), est un général français de la Révolution et un maréchal d'Empire.

Macdonald est né à Sedan, d'une famille écossaise. Son père Neil protégea la fuite du prince Charles Édouard Stuart vers la France avant de s'y établir à son tour en 1767.

Alors qu'il se destinait initialement à la prêtrise, la lecture des récits d'Homère l'incitèrent à embrasser la carrière des armes.

Après la bataille de Jemappes, il fut fait lieutenant-colonel du 94e régiment d'infanterie en novembre 1792 puis chef de brigade le 8 mars 1793 et enfin général de brigade le 26 août. 

Macdonald accueillit fraîchement cette promotion tant les risques encourus par les généraux malchanceux sous la Terreur étaient grands. Il fut promu général de division le 28 novembre 1795 après avoir capturé avec sa cavalerie la flotte hollandaise prise dans les glaces.

Par la suite, il commande les compagnies versaillaises lors du coup d'État du 18 Brumaire et appuie Napoléon Bonaparte. 

Après la bataille de Marengo et la campagne des Grisons, Il est envoyé au Danemark comme ministre plénipotentiaire. À son retour, il reçoit le titre de grand officier de la Légion d'honneur mais disgracié pour avoir soutenu le général Moreau sous lequel il avait servi, il vit une période d'exil en Berry.

Ce n'est qu'en 1809 qu'il reprend le commandement d'une division en Italie. C'est à Wagram qu'il est nommé maréchal, après avoir enfoncé le centre de l'armée autrichienne sous le feu d'une nombreuse artillerie.

Après l'abdication de Fontainebleau, il accepte la pairie le 4 juin 1814. Dans la nuit du 19 au 20 mars 1815, il part de Paris avec Louis XVIII, et, après l'avoir accompagné jusqu'à Menin, il revient, refuse tout poste de Napoléon, et prend du service dans la Garde nationale comme simple grenadier !

Sur le plan personnel, on ne saurait trop faire l'éloge de son caractère, qu'aucun trait de cruauté ou d'infidélité ne vient entacher.  À Sainte-Hélène, Napoléon émet ce jugement à son égard : « Macdonald avait une grande loyauté »

 


André Masséna, né Andrea Massena, 1er duc de Rivoli et prince d'Essling, né le 6 mai 1758 à Nice (alors dans le comté de Nice du royaume de Sardaigne) et mort le 4 avril 1817 à Paris, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1804.

Il commence sa carrière dans l'armée de l'Ancien Régime et participe aux guerres de la Révolution française, au cours desquelles il s'affirme comme l'un des meilleurs généraux de la République. Après avoir été le principal lieutenant de Napoléon Bonaparte pendant la première campagne d'Italie, où il contribue de façon décisive aux victoires d'Arcole et de Rivoli, il remporte en 1799 la deuxième bataille de Zurich dont les répercussions stratégiques sont considérables pour la France.

Sous l'Empire, il continue de faire preuve d'une grande compétence dans ses divers commandements, tant sous les ordres directs de Napoléon qu'à la tête d'une force indépendante sur des théâtres d'opération secondaires. En 1805, il se bat une nouvelle fois en Italie, envahit peu après le royaume de Naples et joue un rôle majeur au cours des batailles d'Essling et de Wagram en 1809. Cependant, son échec au Portugal face au général anglais Wellington l'année suivante lui vaut la disgrâce de l'Empereur qui ne lui confie plus aucun poste militaire d'envergure durant l'Empire.

Rallié aux Bourbons à la Restauration, il meurt peu après à l'âge de 58 ans.

Doté d'un solide sens tactique et stratégique, capable de faire preuve à la fois d'énergie et de prudence dans l'exercice de son commandement, Masséna jouit de l'estime de Napoléon qui le considère comme son meilleur subordonné, allant jusqu'à le surnommer « l'enfant chéri de la victoire » pour son brillant comportement à la bataille de Rivoli. Sa réputation est cependant ternie par ses faiblesses morales, sa cupidité et son goût pour le pillage !


Bon-Adrien Jannot de Moncey, duc de Conegliano, né le 31 juillet 1754 à Moncey dans le Doubs et mort le 20 avril 1842 à Paris, est un général français de la Révolution et un maréchal d'Empire. Commandant en chef de l'armée des Pyrénées-Occidentales sous la révolution, il participe ensuite aux campagnes d'Italie, d'Espagne. Napoleon ne l'emmène pas en Russie et lui demande d'organiser la défense de Paris.

 

Nommé, en août 1815, président du conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney, il refuse cette fonction par une lettre adressée au roi : « Ma vie, ma fortune, tout ce que j'ai de plus cher est à mon pays et à mon roi ; mais mon honneur est à moi ; aucune puissance humaine ne peut me le ravir .... » Ce refus le fait destituer de sa dignité de maréchal, et il est en même temps envoyé pour trois mois aux arrêts à la forteresse de Ham.

 

Réhabilité, il finit sa carrière comme gouverneur des Invalides.


Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier, duc de Trévise, né au Cateau-Cambrésis le 13 février 1768 et mort à Paris le 28 juillet 1835, est un militaire et homme d'État français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804.

Entré dans la carrière militaire en 1791, il participe aux guerres de la Révolution sur le front ouest et est successivement élevé aux grades de général de brigade puis de général de division en 1799. Choisi par Napoléon pour conquérir le Hanovre en 1803, il s'acquitte de sa mission avec succès et est fait maréchal d'Empire. Lors de la campagne de 1805, il reçoit le commandement d'un corps d'armée et livre une furieuse bataille contre les Austro-Russes à Dürenstein. Il prend part aux opérations ultérieures en Prusse et en Pologne et joue un rôle important au cours de la bataille de Friedland en 1807.

Mortier, devenu duc de Trévise, est envoyé en Espagne comme commandant du Ve corps et reste quatre années dans la péninsule Ibérique. Le maréchal y enregistre quelques succès notables contre les armées espagnoles, notamment à Saragosse, Ocaña et Gebora, avant d'être rappelé en 1812 en prévision de l'invasion de la Russie. Il dirige la Jeune Garde lors des deux phases de la campagne et est brièvement gouverneur du Kremlin. Il sert ensuite sans interruption durant les dernières campagnes de l'Empire, en Allemagne et en France, assumant divers commandements, et est l'un des maréchaux chargés de la défense de Paris en mars 1814. Il se rallie à Napoléon aux Cent-Jours mais une maladie l'empêche de prendre la tête de la Garde impériale pour la campagne de Waterloo.

Après la chute du régime impérial, Mortier mène une carrière discrète, mais la révolution de 1830 et l'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe le conduisent à exercer des responsabilités de premier plan. Grand chancelier de la Légion d'honneur, il est nommé président du Conseil par le roi. Son passage au pouvoir est toutefois de courte durée car il n'est pas à l'aise avec la politique et il donne sa démission en février 1835. Quelques mois plus tard, alors qu'il accompagne Louis-Philippe à une revue militaire, il est tué par la machine infernale de Fieschi dans un attentat dirigé contre le roi. 


Joachim Murat, né le 25 mars 1767 à Labastide-Fortunière (renommée Labastide-Murat, dans le Quercy, dans l'actuel département du Lot) et mort fusillé le 13 octobre 1815 au château de Pizzo (royaume de Naples), est un militaire français, haut dignitaire du Premier Empire.

 

Joachim Murat se signale par sa bravoure sur les champs de bataille. Il y gagne le grade de général. Il se couvre de gloire à la bataille d'Austerlitz.

 

Fait maréchal d'Empire et prince français par Napoléon Ier, il est également grand amiral de l'Empire, grand-duc de Berg, puis roi de Naples à partir de 1808 sous le nom de Joachim Napoléon Ier.

 

Il est le beau-frère de Napoléon Ier par son mariage avec Caroline Bonaparte, sœur de l'Empereur.


Michel Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskowa, maréchal d'Empire, né le 10 janvier 1769 à Sarrelouis en LorraineNote 1 est un général français de la Révolution, élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et fusillé le 7 décembre 1815, place de l’Observatoire à Paris.

Le maréchal Ney, qui figure dans la première promotion des maréchaux nommés par Napoléon Ier en 1804, est surnommé par ses hommes, puis par Napoléon lui-même, le « Brave des braves » après la bataille d'Iéna. Lui ont aussi été donnés d’autres surnoms, tels que « Le Lion rouge » ou « Le Rougeaud », tous en rapport avec ses cheveux roux et sa peau rougie par le soleil. Il a pour habitude de charger à la tête de ses troupes. Son commandement favori est : « Direction, le trou du cul de mon cheval, chargez ! »


Nicolas Charles Marie Oudinot, duc de Reggio1, né le 25 avril 1767 à Bar-le-Duc et mort le 13 septembre 1847 à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire, élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1809 suite à son concours à la victoire de Wagram.

Il serait le soldat ayant reçu le plus de blessures durant les guerres de la Révolution française et de l'Empire, 34 blessures au total. En 1795-1796, il reçoit onze blessures : deux balles et neuf coups de sabre. Quand le futur maréchal Canrobert le rencontre aux eaux de Barèges, en 1830, il a ce commentaire : « Ce n'était qu'une passoire »

 

En somme, le maréchal Oudinot, tacticien compétent et meneur d'hommes exceptionnel, s'est surtout fait remarquer pour sa bravoure dans les combats si bien qu'il fut blessé près de 35 fois. Estimé par Napoléon qui le qualifie de « Bayard de l'armée française », il fut longtemps commandant de la célèbre division de grenadiers dite "d'Oudinot", au sein du corps de Lannes. Surnommée la "colonne infernale", cette division d'élite contribua de manière décisive à de nombreuses victoires de la Grande Armée comme celles de Friedland ou de Bautzen.


Catherine-Dominique, marquis de Pérignon, né le 31 mai 1754 à Grenade et mort le 25 décembre 1818 à Paris, est un militaire français qui commence sa carrière sous l'Ancien Régime avant de se rallier à la cause de la Révolution française.

 

Il s'illustre contre les Espagnols et devient général de division avant de prendre la tête de l'armée des Pyrénées à la suite de la mort de Dugommier.

 

Élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 mais trop âgé pour mener campagne (il a cinquante ans), il n'exerce plus sous le régime impérial que des fonctions administratives : il est ainsi gouverneur général des États de Parme et de Plaisance (1806) puis gouverneur et commandant en chef des troupes françaises à Naples (1808). 

 

Sénateur et comte de l'Empire, il se rallie à la monarchie après la chute de l'Empereur et devient gouverneur de Paris. Également fait marquis par Louis XVIII, le maréchal meurt le 25 décembre 1818 à soixante-quatre ans.


Claude-Victor Perrin dit Victor, duc de Bellune (1808), né le 7 décembre 1764  à Lamarche et mort le 1er mars 1841 à Paris, est un général français de la Révolution et un maréchal d'Empire.

Tambour dans l'artillerie en 1781, puis grenadier dans la Garde nationale, l'ascension de Victor sous la Révolution est rapide : il est général de brigade à l'âge de 29 ans et fait avec brio la campagne d'Italie, ce qui lui vaut d'être remarqué par Bonaparte. Il gagne ensuite son grade de général de division et obtient le commandement en chef de l'armée de Batavie sous le Consulat. Il est également ambassadeur au Danemark de 1804 à 1806.

Rappelé à l'armée, son intervention décisive à la bataille de Friedland, le 14 juin 1807, détermine l'Empereur à élever Victor à la dignité de maréchal d'Empire. Ce dernier est envoyé peu après en Espagne à la tête d'un corps d'armée, y alternant les succès Espinosa, Uclès, Medellín  et les revers Talavera, Chiclana et Cadix.

Napoléon le rappelle à ses côtés en 1812 pour lui confier le 9e corps d'armée en vue de la campagne de Russie. En dépit de quelques échecs face aux forces russes, Victor s'illustre lors du passage de la Bérézina en résistant pied à pied aux attaques russes pour protéger la retraite de l'armée. Après avoir servi pendant les campagnes d'Allemagne en 1813 puis de France en 1814, il est grièvement blessé à la bataille de Craonne et n'exerce plus aucun rôle jusqu'à la fin des hostilités.

À la Première Restauration, Victor se rallie à Louis XVIII et le suit à Gand pendant les Cent-Jours. En récompense de sa fidélité, il est couvert d'honneurs et de décorations, et en 1821, fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre de la Guerre. Il continue à servir sous Charles X mais refuse de prêter serment à Louis-Philippe en 1830. Il vit alors dans la retraite.

Napoléon a émis ce jugement à son propos : « Victor est meilleur qu’on le suppose. Au passage de la Bérézina, il avait tiré très bon parti de son corps ».


Joseph Antoine Poniatowski, né le 7 mai 1763 à Vienne dans l'archiduché d'Autriche et mort noyé le 19 octobre 1813 près de Leipzig dans le royaume de Saxe, est un prince, militaire et homme d'État polonais de la fin du xviiie siècle et du début du xixe siècle.

Neveu du roi de Pologne Stanislas Auguste Poniatowski et prince du Saint-Empire romain germanique par sa naissance, il intègre l'armée autrichienne où il sert jusqu'au grade de lieutenant-colonel. Rejoignant la Pologne en 1789, il prend le commandement des troupes polonaises en Ukraine lors de la guerre russo-polonaise de 1792. En 1794, il rejoint l'insurrection de Kościuszko puis, après l'échec de cette révolte, se retire sur ses terres.

Au cours du Premier Empire, il se rallie à Napoléon Ier qui le nomme ministre de la Guerre du duché de Varsovie et généralissime des Polonais. Outre une réorganisation profonde de l'armée, Poniatowski participe aux guerres napoléoniennes. Ayant combattu les Autrichiens pendant la campagne de 1809, il s'illustre en Russie à la tête du 5e corps polonais de la Grande Armée, notamment aux batailles de la Moskova et de la Bérézina. Il se bat encore lors de la campagne d'Allemagne de 1813.

En récompense de ses faits d'armes et de sa fidélité, Napoléon l'élève à la dignité de maréchal d'Empire le 16 octobre 1813, au début de la bataille de Leipzig. Il est ainsi le seul général étranger à avoir reçu cet honneur. Trois jours plus tard, lors de la retraite française, il se noie en tentant de traverser l'Elster. Son corps n'est retrouvé que cinq jours après. À Sainte-Hélène, l'Empereur se souvient de son allié polonais : « le vrai roi de Pologne, c'était Poniatowski ; il en réunissait tous les titres et en avait tous les talents ».


Jean Mathieu Philibert Sérurier, né le 8 décembre 1742 à Laon dans la province de Picardie et mort le 21 décembre 1819 à Paris, est un officier général français, maréchal d'Empire.

Ayant commencé sa carrière sous l'Ancien Régime, il participe à la guerre de Sept Ans. Sa carrière est très lente, et il n'est que lieutenant-colonel lorsqu’éclate la Révolution française. Il est alors nommé général de brigade, puis général de division à l'armée d'Italie. Sous les ordres de Bonaparte, il se distingue à la bataille de Mondovi et assiège victorieusement Mantoue lors de la première campagne d'Italie. Apprécié du général en chef pour son intégrité et sa droiture morale, il ne participe pas à la campagne d'Égypte et est fait prisonnier par les Autrichiens à Verderio en 1799. Napoléon, de retour, ne lui en tient pas rancune, et Sérurier assiste passivement au coup d'État du 18 Brumaire.

Le Premier consul, puis l'Empereur le récompense en le nommant gouverneur des Invalides en 1803 et maréchal d'Empire honoraire l'année suivante. Trop âgé pour faire campagne, Sérurier ne participe à aucune des campagnes de l'Empire et continue d'administrer l'hôtel des Invalides jusqu'à la chute de Napoléon. Le 30 mars 1814, lors de la bataille de Paris, il ordonne la destruction des drapeaux conquis par la France dans la cour des Invalides. Le maréchal, déjà nommé comte de l'Empire par l'Empereur, devient pair de France à la Restauration. Il meurt discrètement rue Duphot, à Paris, en 1819. Dans ses Mémoires, le maréchal Marmont le décrit comme « aimant bien, probe, désintéressé, homme de devoir et de conscience ». Bon divisionnaire, les performances de Sérurier sur le champ de bataille font l'objet d'évaluations mitigées, mais il est surnommé « la Vierge d'Italie » pour ses vertus morales et sa répugnance à participer au pillage des territoires conquis.


Jean-de-Dieu Soult, 1er duc de Dalmatie, né le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide, aujourd'hui Saint-Amans-Soult (Tarn), où il est mort le 26 novembre 1851, est un maréchal d'Empire et homme d'État français.

Fils de notaire, il s'engage dans l'armée royale à 16 ans et connaît une ascension fulgurante sous la Révolution française : sous-lieutenant en 1792, il est général de brigade deux ans plus tard, puis de division en 1799. Il participe dans l'intervalle à de nombreuses batailles au cours desquelles il fait preuve de courage et de talent. Élevé à la dignité de maréchal d'Empire le 19 mai 1804, il est considéré par Napoléon, après la bataille d'Austerlitz (1805) à laquelle il contribue de manière décisive, comme « le premier manœuvrier de l'Europe ». Après s'être distingué à Iéna, Eylau et Heilsberg de 1806 à 1807, il est affecté l'année suivante dans la péninsule Ibérique, où il demeure presque sans interruption jusqu'en 1814. Il y remporte des succès majeurs comme la bataille d'Ocaña en 1809, mais rencontre davantage de difficultés face à l'armée anglo-portugaise du général Wellingtonqui lui inflige plusieurs défaites. Dans les derniers mois de l'Empire, c'est à lui que revient la tâche de défendre pied à pied la frontière française des Pyrénées. Il est également chef d'état-major de Napoléon à la bataille de Waterloo en 1815.

Au retour de la monarchie, Soult traverse d'abord une période d'exil, mais finit par rentrer en grâce et entame une carrière politique importante, notamment sous la monarchie de Juillet. Ministre de la Guerre, il est le principal instaurateur de la Légion étrangère en 1831. Par trois fois chef du gouvernement, il détient le record de longévité à ce poste (9 ans, 3 mois et 17 jours, dont 6 ans, 10 mois et 20 jours en continu). En 1847, il reçoit du roi Louis-Philippe le titre unique de « maréchal général de France ». Il est, selon certains auteurs, avec Davout, Lannes, Masséna et Suchet, un des seuls maréchaux capables de diriger une armée en l'absence de l'Empereur, mais aussi un individu cupide, pillard en temps de guerre et à la loyauté politique changeante.


Louis-Gabriel Suchet, duc d'Albufera, né le 2 mars 1770 à Lyon et mort le 3 janvier 1826 à Marseille, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1811.

Fils d'un soyeux lyonnais, il commence sa carrière en 1791 en s'engageant dans la Garde nationale. Il gravit rapidement les échelons jusqu'au grade de lieutenant-colonel et participe à ce titre à la première campagne d'Italie qu'il termine comme commandant de la 18e demi-brigade. Nommé général de division en 1799, il sert encore en Italie pendant deux ans. Sous le Premier Empire, il participe avec brio aux premières campagnes napoléoniennes à la tête d'une division.

En 1808, Suchet est envoyé en Espagne où il obtient rapidement le commandement de l'armée d'Aragon, avec laquelle il remporte une série de victoires contre les Espagnols. Excellent administrateur, et contrairement à la quasi-totalité de ses collègues, il consolide ses positions en créant une administration civile efficace et en pacifiant la région, s'attachant ainsi la population aragonaise. Il s'empare successivement des villes de Lérida, Tortosa et Tarragone — à la suite de quoi Napoléon l'élève à la dignité de maréchal d'Empire le 8 juillet 1811 — puis du royaume de Valence. Les défaites françaises dans le reste de la péninsule l'obligent cependant à se replier sur les Pyrénées.


Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, duc de Raguse(1808), maréchal d'Empire(1809) et pair de France (1814), est un militaire français né le 20 juillet 1774 à Châtillon-sur-Seine et mort le 2 mars 18522 à Venise.

Fils d'officier de petite noblesse, il commence sa carrière militaire comme simple lieutenant lors des guerres de la Révolution. En 1793, lors du siège de Toulon, il s'attache au général Bonaparte et dans son sillage connait une ascension fulgurante : colonel du 2e régiment d'artillerie à cheval en 1797, général de brigade en 1798, général de division en 1800 et général en chef de l'armée de Hollande en 1804. Bonaparte, devenu consul puis empereur, le choisit pour des missions éloignées du théâtre principal des opérations militaires. C'est ainsi qu'il est envoyé à la tête d'une armée française en Dalmatie en 1806, dont il est nommé gouverneur général avant d'être fait duc de Raguse en 1808. En 1809, il participe à la campagne d'Autriche et sa victoire de Znaïmlui vaut d'être fait maréchal d'Empire puis gouverneur général des Provinces illyriennes.

Commandant l'armée du Portugal (1811), il est grièvement blessé lors de la bataille de Salamanque (1812), puis participe activement à la campagne d'Allemagne de 1813 et notamment à la bataille de Leipzig où il se distingue, puis à la campagne de France en 1814.

C'est alors que Marmont se décide à abandonner Napoléon et entre directement en négociation avec l'ennemi pour lui livrer tout son corps d'armée et ainsi priver l'Empereur de toute capacité de riposte. Cette défection oblige Napoléon à abdiquer puis à se retirer sur l'île d'Elbe.

Avec le retour de Louis XVIII et la Restauration, Marmont est fait major-général de la Garde royale puis pair de France en juin 1814. Rejeté et méprisé par les bonapartistes qui voient ces nominations comme une récompense à sa trahison, Marmont est contraint de servir les Bourbon plus qu'il ne l'aurait lui-même souhaité. Il assiste impuissant au retour de Napoléon lors des Cent-Jours et doit s'exiler avec le roi Louis XVIII à Gand.

Lors de la Seconde Restauration, Marmont se remet au service des Bourbons. Il reste major-général de la Garde royale et c'est à ce titre qu'il s'oppose en juillet 1830 à la révolution de Juillet. Placé à la tête des armées royalistes de Paris par Charles X, il est chargé de mater la révolte. Au terme d'une bataille de trois jours avec les insurgés, Marmont est battu et doit évacuer la capitale, précipitant la chute des Bourbons et l'avènement du duc d'Orléans. Marmont décide de suivre Charles X dans son exil en Angleterre, puis en Autriche.

Outre la répression sanglante de la révolution de Juillet, personne en France n'a oublié sa trahison de 1814 en ces temps de retour en grâce de l'épopée impériale. Il finit ses jours en exil après avoir fait de nombreux voyages dont il publie les récits. Après sa mort à Venise le 3 mars 1852, son corps est rapatrié en France où il reçoit les honneurs militaires du tout nouveau Second Empire. 

Napoléon, quant à lui, juge que « la vanité avait perdu Marmont, la postérité flétrira justement sa vie ; pourtant son cœur vaudra mieux que sa mémoire »


[ Retour]

 

Attention, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération